
_ Je l’ai vue, moi !
Je l’ai vue, la Vie ; avec ses yeux qui pleurent ; avec son âme qui suinte.
Et je l’ai vue, moi !
Je l’ai vue, la Mort ; avec son visage d’ange et son sourire en coin.
_ Je ne suis pas certaine de comprendre…
_ La vie était assise juste ici, pas plus loin. Si près, que je sentais ses désirs et ses névroses.
La Mort était là-bas, oui, dans le coin. Elle avait une sorte d’aura envoûtante, tant que j’ai douté !
La Vie ne change pas, toujours prête à vous lacérer le dos pour marquer son territoire ; et la Mort, suave, séductrice, possessive jusqu’à l’avalement.
Parfois, je me demande pourquoi ces deux-là se font la guerre ?
D’autres « parfois », comme hier, je les imagine toutes deux, au rythme d’un ballet, si bien orchestré qu’elles s’affrontaient, sans s’affronter. Les voltes étaient tumultueuses ; les écarts si légers qu’elles semblaient flotter sur des vagues déchaînées.
Mais c’est là que j’ai levé les yeux ; et c’est là que je l’ai vue, pour la toute première fois.
Je ne savais pas si cela faisait partie de la chorégraphie ; si c’était un ange plongeant vers ces Reines ? Aucune idée…
Tout était aussi clair, que flou : l’un dans ma vision, et l’autre dans mon interprétation des évènements ; en fussent-ils pour autant ?!
Je l’ai vue, moi…
Sauriez-vous me croire ?!
Extrait de « MPNMP », par S2B.


Laisser un commentaire